- soutache
-
• 1838; hongr. suitas « bordure »♦ Galon, ganse servant d'ornement distinctif sur les anciens uniformes, ou à cacher les coutures d'un vêtement. Soutache rouge du pantalon des douaniers.soutachen. f. Tresse, galon qui orne certains vêtements.⇒SOUTACHE, subst. fém.A. — PASSEM. Galon étroit et plat, à deux côtes, qui orne un vêtement en cachant les coutures ou en figurant par ses entrelacements des dessins variés. Soutache de coton, de laine, de soie; broderie de soutache. Une veste [d'amazone] de velours bleu relevée de boutons, de brandebourgs et de soutaches d'argent, avec des basques tombant sur une longue jupe en satin gris de perle (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 493). Elle cousait donc cette damnée soutache noire sur une serge bleu marine qui lui crevait les yeux (...) et elle maudissait les diaboliques caprices d'une mode surannée (GREEN, Malfaiteur, 1955, p. 96).B. — COST. MILIT.1. Vx. Tresse de galon qui s'attachait au shako des hussards. (Dict. XIXe et XXe s.).2. Galon plat constituant l'ornement distinctif d'un grade ou d'une arme, cousu sur un uniforme ou un képi. Des vestons de hussards galonnés de soutaches et de brandebourgs (A. DAUDET, Contes lundi, 1873, p. 148).REM. Soutachement, subst., masc., rare. Ouvrage de passementerie exécuté au moyen d'une soutache. Arrive Sarah [Bernhardt], vêtue d'une robe gris perle, aux soutachements dorés (GONCOURT, Journal, 1893, p. 464).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1842 (Ac. Compl.: Soutache. Partie de l'équipement du hussard, tresse de galon, de poil de chèvre, qui s'attache au shako, et qui sert de corde à fourrage); 1857 « ouvrage de passementerie servant d'ornement » (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, p. 2). Empr. au magyar sujt s « id. ». Fréq. abs. littér.:16.
DÉR. Soutacher, verbe trans. Coudre une soutache sur (quelque chose); garnir d'une soutache. Soutacher une veste (Ac. 1878, 1935). Mlle Julie Zeller soutache un corsage de jais (GONCOURT, Journal, 1874, p. 1008). Empl. pronom. à sens passif. À huit ou neuf mois (...), l'enfant porte robe courte et douillette chaude; ce qui se brode ou se soutache, ou se garnit soit de satin, soit de plume (MALLARMÉ, Dern. mode, 1874, p. 813). Au part. passé et en empl. adj. Redingote, robe soutachée; veste soutachée en soie. Et dans quels uniformes, depuis les rouges à broderies d'argent (...) jusqu'aux noirs tout rayés de blanc, soutachés, brossés, flambant neuf ! (BOURGET, Ét. angl., 1888, p. 338). V. ganse A ex. de Zola. — [], (il) soutache [-
]. Att. ds Ac. dep. 1878. — 1re attest. 1849 (Le Moniteur de la mode, 30 avr., p. 18b ds QUEM. DDL t. 16); de soutache, dés. -er. — Fréq. abs. littér.: 24.
soutache [sutaʃ] n. f.ÉTYM. 1838; hongrois sujtas « bordure, galon ».❖1 Vx. Tresse de galon qui s'attachait au shako.2 (1857). Ouvrage de passementerie (tresse ou galon) servant d'ornement distinctif sur les uniformes, les képis (anciennt). — Galon destiné à cacher les coutures d'un vêtement (⇒ Mignardise), à servir de garniture. || Soutache rouge du pantalon des douaniers.1 Et mon orgueil vivant porte avec majestéLe rouge justaucorps que brode la soutache.H. de Régnier, Flamma tenax, « L'orgueil ».2 Michel Strogoff était vêtu d'un élégant uniforme militaire, qui se rapprochait de celui des officiers de chasseurs à cheval en campagne, bottes, éperons, pantalon demi-collant, pelisse bordée de fourrure et agrémentée de soutaches jaunes sur fond brun.J. Verne, Michel Strogoff, p. 34.❖DÉR. Soutacher.
Encyclopédie Universelle. 2012.